Imago est un réseau social pensé pour faciliter la collaboration entre collectifs. Les relations entre groupes forment un graphe social, avec une interface unifiée pour la messagerie instantanée, la démocratie et la gestion des ressources. Il s’intègre aux protocoles Web décentralisés existants, pour offrir une plateforme interopérable et sécurisée. Il s’adresse à tout type de communauté, du groupe d’ami·es aux communautés d’intérêts en ligne en passant par les associations et groupes politiques.
Un réseau social de groupes
Les réseaux sociaux existants actuellement connectent des individus. Ce sont les nœuds du graphe social. Leurs relations (ami, follower…) y sont les arêtes.
Les fonctionnalités d’organisation de groupe (sur ces réseaux sociaux ou via des outils spécifiques) permettent relativement de s’organiser entre individus au sein d’un même collectif, mais ne permettent pas la collaboration entre groupes distincts.
Imago répond à cette problématique en implémentant un graphe où les nœuds sont des groupes. Il permet de modéliser les relations entre différents groupes (situés au même endroit, s’intéressant aux mêmes thèmes, etc). Les nœuds « publics » (ici en bleu) sont des représentations sémantiques, existant sur WikiData.
Des outils de prise de décision
Imago implémente un système de prise de décision pour les collectifs. La production de texte, la modération ou toute autre décision est associée dans une « table de contrôle » à un protocole de décision particulier (et ses modalités) : oligarchie, démocratie, consensus, do-ocratie (la modification de la table elle-même constitue d’ailleurs une de ces décisions).
Dans le cas de la démocratie, l’utilisation d’un crypto-système moderne (le protocole Helios-C) permet de mettre en place des scrutins sécurisés, y compris sous des formes évoluées de système de vote (jugement majoritaire, méthode de Condorcet/Schulze).
L’organisation en réseau de groupe d’Imago permet aussi une implémentation de la démocratie liquide où la délégation de vote peut aussi s’effectuer en faveur d’un groupe entier (par exemple, pour déléguer certaines décisions techniques au sous-groupe des techniciens concernés, dans un collectif).
Un système de gestion de ressources
Sur Imago, les groupes peuvent indiquer de quelles ressources ils disposent et celles dont ils ont besoin. Ce système de gestion de ressources est basé sur Valueflows.
La mise en réseau des collectifs permet la propagation d’évènements sur le graphe : un groupe peut décider (en utilisant les outils évoqués ci-dessus) de faire apparaître une annonce (par exemple, une demande de matériel ou une proposition de service) aux groupes les plus « proches » (selon différents critères de proximité, géographique, thématique…).
Un service ambitieux, construit sur des technologies libres et ouvertes
Imago est construit autour du protocole Matrix, ce qui lui permet d’être compatible avec un écosystème actif de projets libres et open-source, et de proposer une messagerie instantanée sécurisée grâce au chiffrement de bout en bout. L’implémentation de chats audio et vidéo dans Matrix rend possible l’organisation de débats vocaux avec tours de parole et votes (assemblées générales virtuelles).
Imago ne cherche ni à capturer les données de ses utilisateur·ices, ni à capter leur attention. L’implémentation de flux personnalisés définis manuellement est privilégiée sur la technique habituelle des flux par algorithmes.
Imago est décentralisé : une partie du graphe (ainsi que l’ensemble de l’application) peut être hébergé indépendamment tout en restant connecté au reste du réseau (fédération). L’interopérabilité avec d’autres services est permise grâce aux bridges Matrix, notamment avec le réseau ActivityPub.
Imago est un logiciel libre (licence AGPL-v3) et non-commercial. Il est développé par une équipe réunie au sein d’une association à but non lucratif (loi 1901).
L’équipe d’Imago est constituée de personnes impliquées dans le tissu associatif et alternatif francilien, le développement se faisant en collaboration avec plusieurs collectifs existants, dans une optique de feedback régulier.